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Qu'est-ce que l'insuline?

L'insuline en 1 minute :

L’insuline est une hormone qui régule la glycémie. Elle est sécrétée par le pancréas en réponse à une augmentation du taux de sucre dans le sang. Sa sécrétion entraîne une cascade d’évènements conduisant à la diminution de ce taux de sucre dans le sang. L’absence de production d’insuline par le corps ou sa mauvaise utilisation par l’organisme conduisent au diabète de type 1 ou de type 2.

Comprendre le rôle de l’insuline et les conditions qui favorisent sa production par l’organisme peuvent permettre aux personnes diabétiques de mieux comprendre l’importance de l’alimentation et de l’activité physique  dans la régulation de leur glycémie. Ces informations peuvent aussi être utiles pour faciliter les échanges avec l’ensemble des professionnels de santé en charge du patient.

Le rôle de l'insuline

L’insuline est un peptide à deux chaînes d'acides aminés agissant comme une hormone. Elle est synthétisée par le pancréas dans des cellules spécialisées (les cellules bêta) elles-même situées dans une structure du pancréas appelée îlots de Langerhans. Le pancréas est l’organe en charge de la régulation de la glycémie, c'est-à-dire le taux de glucose dans le sang. Sa fonction est de répondre :

  • à une hypoglycémie en synthétisant du glucagon, et
  • à une hyperglycémie en sécrétant de l’insuline.
L’insuline régule la glycémie par son action hypoglycémiante.

Suite à sa sécrétion, à la suite d’un repas par exemple, l’insuline permet au glucose sanguin d’être distribué aux cellules de l’organisme (en particulier les cellules musculaires et les cellules du cerveau) pour qu’il y soit converti en énergie utile aux fonctions cellulaires.

Le saviez-vous ? Le glucose est le carburant préféré du cerveau ! Il en consomme chaque jour environ 120 g, soit près de la moitié de l’apport glucidique journalier recommandé2.

Lorsque la quantité de glucose circulant est supérieure aux besoin cellulaires de  l’organisme, l’insuline dirige l’excès de glucose vers le foie, où il sera stocké sous forme de glycogène.

A l’inverse, en cas de glycémie trop basse (hypoglycémie), le pancréas synthétise du glucagon dans les cellules alpha pancréatiques. Cette autre hormone aura une action locale sur le foie pour dégrader le glycogène en glucose, qui sera alors sécrété dans le sang pour restaurer une glycémie capable de répondre aux besoins de l’organisme.

L’insuline joue donc un rôle central dans la régulation de la glycémie. Il existe deux situations pathologiques (les diabètes de type 1 et 2) au cours desquelles l’insuline n’assure plus sa fonction :

  • La perte de réponse à l’insuline, définissant le diabète de type 2
  • L’absence de sécrétion d’insuline par le pancréas, qui définit le diabète de type 1.

Perte de réponse à l’insuline

Chez certains individus, la plupart du temps plutôt âgés et en surpoids, l’organisme développe une résistance à l’insuline pouvant conduire à un diabète de type 2. En d’autres termes, malgré une production d’insuline continue par le pancréas, le glucose n’est plus assimilé et reste à un taux élevé dans le sang. La résistance à l’insuline résulte d’un désordre métabolique complexe3 qui met en jeu les trois types de tissus cibles de l’insuline : les muscles squelettiques, le tissu adipeux et le foie. Les mécanismes moléculaires responsables de la résistance à l’insuline ne sont pas totalement élucidés. En revanche, la corrélation entre la quantité de graisse profonde abdominale (contrairement à la graisse sous-cutanée) et la résistance à l’insuline semble être clairement établie4.

Cette résistance pousse le pancréas à produire de plus en plus d’insuline pour réduire le taux de sucre dans le sang, conduisant les cellules bêta-pancréatiques à s’épuiser et à perdre de leur efficacité. Combinés, la résistance à l’insuline et le dysfonctionnement de la fonction pancréatique conduisent à une hyperglycémie chronique, définissant un diabète de type 2.

EN COMBINAISON AVEC CE TRAITEMENT ET POUR AMÉLIORER L’ÉTAT GLOBAL DE SANTÉ, LA PRATIQUE D’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE EST RECOMMANDÉE.

Une équipe médicale pluridisciplinaire (médecin généraliste, diabétologue, nutritionniste, diététicien...) accompagne le patient dans la prise en charge de son diabète.

Défaut de production d’insuline par le pancréas

Il arrive aussi que les cellules bêta-pancréatiques soient attaquées par le système immunitaire, qui les détruit progressivement. Le pancréas n’assure alors plus sa fonction de sécrétion d’insuline, et une hyperglycémie chronique s’installe progressivement. Le diabète de type 1 représente environ 10 % des cas de diabète, le type 2 étant largement plus répandu. Les diabétiques de type 1 sont en général diagnostiqués chez des individus jeunes (enfants, adolescent, jeunes adultes), avec une prévalence d’environ 18 individus pour 100 000 chez les moins de 15 ans6

L’apparition de symptômes récurrents chez l’enfant, l’adolescent ou les jeunes adultes peut faire suspecter un diabète de type 1 et doit conduire à une consultation médicale :

  • Soif intense et envie fréquente d’uriner
  • Faim accrue
  • Perte de poids (fonte musculaire)
  • Fatigue inhabituelle

Les diabétiques de type 1 ont besoin d’un apport d’insuline régulier pour remplacer la fonction pancréatique défectueuse et recouvrir une glycémie normale. Cet apport d’insuline pour le traitement du diabète de type 1 peut se faire de différentes façons, discutées lors d’une consultation avec le médecin traitant ou le diabétologue.

L’injection d’insuline

L’insuline que produit le pancréas chez un individu en bonne santé est un composant indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. En cas de défaut ou déficit de production, il faut donc fournir au corps un apport externe d’insuline, qui pourra compenser l’absence d’hormone naturellement synthétisée et remplacer sa fonction.

Deux méthodes principales permettent d’administrer l’insuline par injections sous-cutanées : à l’aide d’un stylo (ou d’une seringue), ou à l’aide d’une pompe à insuline (administration continue d’insuline). Le choix de la méthode dépend de plusieurs paramètres, notamment le nombre d’injections d’insuline requises par jour, la stabilité du diabète (glycémie fluctuante ou non) ainsi que les préférences du patient. Le médecin traitant ou le diabétologue orientent le patient en l’informant des avantages et des inconvénients de chaque méthode, et l’aident à choisir le mode d’injection qui convient le mieux à son diabète et à son mode de vie.

Dans chaque cas, l’utilisation d’un système de mesure de la glycémie est nécessaire, afin d’ajuster la quantité et la fréquence d’injection d’insuline. Aujourd’hui, certains diabétiques nécessitant un traitement par insulinothérapie bénéficient d’un capteur de glucose sous-cutané (sur le bras), leur permettant de mesurer leur taux de glucose sans nécessiter une piqûre pour chaque mesure.

La pompe à insuline

Les pompes à insuline offrent en général une grande autonomie aux usagers notamment au niveau de la flexibilité des horaires, mais elles contribuent avant tout à un meilleur équilibre glycémique. Elles permettent en effet à la personne diabétique de bénéficier d’un débit basal d’insuline tout au long de la journée et de la nuit, en diffusant de très petites quantités de façon régulière.

La pompe permet donc de recevoir l'insuline de manière modulée en fonction des besoins. Le patient doit contrôler sa glycémie à plusieurs moments de la journée (glycémie capillaire, mesure continue du glucose), notamment avant les repas, après les repas, avant le sport...pour s'assurer de la bonne adéquation des débits et bolus. De nouvelles technologies voient le jour, avec les pompes dites en boucle fermée hybride. Il s'agit là d'une pompe couplée à un capteur de glucose. L'algorithme du système régule les apports insuliniques en fonction du taux de glucose du patient, des apports alimentaires déclarés (glucose) et de l'exercice physique éventuel

Il existe différents types de pompe et pour chacun, différents modèles selon le fabricant. Néanmoins, les pompes à insuline ont toutes un fonctionnement similaire : elles sont constituées d’un petit boîtier comprenant un réservoir que l’utilisateur remplit régulièrement d’insuline. Le réservoir est connecté à un cathéter fin permettant l’injection d’insuline situé sous la peau. Le cathéter et les tubulures (selon le modèle de pompe) sont changés tous les trois jours par l'utilisateur.

Tous les patients ne sont pas éligibles à la pompe. C'est le diabétologue libéral ou hospitalier qui prend la décision avec le patient. Selon la prise en charge choisie par le patient, l’installation pourra se faire en ambulatoire (hôpital de jour, sans nuitée) ou en hospitalisation complète. Dans les deux cas, une formation à la prise en main du dispositif médical est dispensée au patient le jour de l’installation, et un accompagnement est assuré les jours suivants pour garantir une bonne utilisation de l’appareil. 

La formation à la pompe à insuline porte sur le remplissage des réservoirs, la purge et la mise en place des cathéters, la programmation de la pompe

Bien comprendre son diabète et les fluctuations de sa glycémie (en réponse à une prise alimentaire, à une collation ou à une activité physique) est un préalable à une bonne gestion des doses d’insuline à injecter. Tous ces conseils et informations sont dispensées au patient lors de l’installation de la pompe. 

Mise sous pompe à inuline en ambulatoire : Les avantages décrits par Daniel, patient diabétique, et le Dr E.Sonnet, diabétologue

Les stylos à insuline

Le stylo ou la seringue à insuline sont des systèmes d’injection dont la longueur d’aiguille est variable. Ils sont plus fréquents chez les diabétiques de type 2, chez qui les besoins d’insuline sont plus irréguliers. L’injection ponctuelle d’insuline ne permet pas le maintien d’un taux constant d’insuline tout au long de la journée, comme c’est le cas avec la pompe à insuline. Cette méthode d’injection présente néanmoins l’intérêt de ne pas nécessiter le port du dispositif de façon constante sur la peau, mais elle ne reproduit pas la cinétique naturelle (physiologique) de sécrétion d’insuline dans l’organisme.

Comme pour la pompe, la rotation des zones d’injection permet d’éviter la dégradation du tissu adipeux sous la peau. Ceci permet également une meilleure absorption de l’insuline et évite sa rétention dans la zone injectée. 

Après dosage de sa glycémie, et en fonction du moment de la journée (proximité d’un repas) la personne diabétique ajuste la dose d’insuline à injecter. La piqûre se fait la plupart du temps au niveau de l’abdomen ou en haut de la cuisse.  



 

 Précautions et mesures d’hygiène

Que ce soit pour l’utilisation d’un stylo, d’une seringue ou d’une pompe pour injecter l’insuline, une formation à l’utilisation du dispositif et au respect des bonnes pratiques à adopter est délivrée aux patients par un acteur de santé spécialisé. 

Avant la mise en place d’un nouveau cathéter (ou avant la piqûre, dans le cas d’un stylo), il est important de se laver les mains soigneusement. La peau à l’endroit de l’injection doit ensuite être nettoyée avec un produit antiseptique.

Ces règles d’hygiène s’appliquent rigoureusement à chaque nouvelle utilisation. En cas de doute sur l’utilisation de votre matériel d’injection, n’hésitez pas à contacter votre référent médical qui saura vous accompagner pour prendre en main la gestion et la bonne utilisation de votre dispositif.

Quel que soit le traitement, il est recommandé aux personnes diabétiques d’adopter une alimentation saine et équilibrée afin de maintenir un bon état de santé. La pratique d’une activité physique régulière est également un levier fondamental au centre de leur traitement pour vivre en bonne santé avec le diabète.