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Comment évolue la maladie de Parkinson

L’évolution de la maladie de Parkinson est très lente et aujourd'hui encore inexorable. Elle est constituée de différentes étapes bien définies qui permettent à l'ensemble des professionnels de santé : médecins, prestataires de santé à domicile, infirmiers libéraux, kinésithérapeutes.. d’adapter leur prise en charge à chaque stade pour améliorer la qualité de vie.

Evolution de la maladie de Parkinson

Comment évolue la maladie de Parkinson ? Son évolution est lente et progressive et se compose de plusieurs étapes bien identifiées aujourd’hui. Malgré tout, le rythme de cette évolution reste imprévisible et très variable d’une personne à l’autre. Elle dépend de différents facteurs individuels parmi lesquels :

  • la réponse à la dopathérapie (traitement dopaminergique par levodopa)
  • l’âge d’apparition de la maladie
  • le symptôme principal
  • la localisation des troubles aux membres inférieurs
  • l’état émotionnel (stress, motivation, fatigue...).

Au début, le défaut de dopamine est compensé par des traitements par voie orale à des heures déterminées au cours de la journée. Après un certain temps, des complications peuvent apparaître :

  • des fluctuations : alternance des phases « on » (état moteur normal) et « off » (notamment temps de blocage moteur, prévisible ou non)
  • des dyskinésies, principalement des mouvements anormaux, involontaires apparaissant en phase « on » ou « off ».

Dans tous les cas, les symptômes de la maladie de Parkinson vont en augmentant avec le temps. Des échelles d’évaluation, dont la plus commune est l’échelle UPDRS (Unifed Parkinson’s Disease Rating Scale), permettent de « suivre » l’avancement de la maladie, de ré évaluer et d’adapter la prise en charge au mieux. 

Les différents stades d'évolution de la maladie :

Stade 1

Les premiers signes de la maladie de Parkinson

Il s’écoule généralement entre 5 et 10 ans entre l’apparition des premiers signes de la maladie de Parkinson et son diagnostic officiel, alors même qu’elle est déjà bien installée et a évolué de façon silencieuse.

Trois symptômes de la maladie de Parkinson doivent ainsi pousser à s’interroger sur sa présence et susciter une consultation chez un neurologue, à défaut, son médecin traitant : les tremblements de repos, la lenteur des mouvements (bradykinésie) et la rigidité d’un membre. A ce stade, la maladie de Parkinson n’affecte pas trop vos vies professionnelle et personnelle.

Stade 2

La « lune de miel » de la maladie de Parkinson

L’initiation d’un traitement dopaminergique par levodopa lorsque les symptômes de la maladie de Parkinson sont à la fois plus présents et handicapants permettent une nette amélioration de la situation. Cette parenthèse dans la maladie dure de 3 à 8 ans. L’efficacité du traitement est alors optimale et ses effets secondaires relativement limités, la vie peut être menée presque normalement. C’est la « lune de miel » des Parkinsoniens.

Stade 3

Les complications motrices induites par la dopathérapie

Les traitements par voie orale à heures fixes permettent de compenser efficacement le déficit en dopamine caractéristique de la maladie de Parkinson les premières années. Cependant, ce bénéfice s’estompe progressivement et la fenêtre thérapeutique – dose à laquelle efficacité et tolérance aux médicaments est la meilleure – se réduit. Il devient donc plus difficile de la « viser ».

Après plusieurs années de dopathérapie, des complications surviennent. Il s’agit majoritairement de fluctuations motrices (caractérisées par une reprise des symptômes avec alternance de phases « on » et de phases « off » qui touche tous les patients après 10 ans de traitement) et de dyskinésies (90 % des patients après 10 ans de traitement). Les apparitions d’une akinésie de réveil et de fin de dose peuvent être les premiers signes annonciateurs de cette nouvelle phase de la maladie. Les symptômes deviennent alors plus intenses et imprévisibles.

Ces complications invitent à revoir la stratégie thérapeutique, d’abord en ajustant le traitement (doses, horaires des prises...), voire en envisageant de passer à la stimulation continue dopaminergique. L’indication de l’apomorphine figurant -sur son Autorisation de Mise sur le Marché, AMM- est le « traitement d’appoint des fluctuations sévères d’activité de la dopathérapie au cours de la maladie de Parkinson (phénomène on-off ) ». En pratique, la perfusion continue d’apomorphine par pompe ou pompe à apomorphine est mise en place lorsque plusieurs injections d’apomorphine sont nécessaires. Les bénéfices décrits dans la littérature sont :

  1. réduction de 40 à 80% du temps de blocage moteur « off »
  2. réduction de 30 à 64% des dyskinésies
  3. réduction de 48 à 55% des doses de lévodopa
Les bénéfices de la pompe sur la qualité de vie ont également été décrits.

Après 6 mois de traitement par pompe à apomorphine, 70% des patients déclarent une amélioration de leur qualité de vie dans une étude publiée en 2014 avec le soutien d'ORKYN' dans le journal Neurology.

Plus tardivement encore dans l'évolution de la maladie de Parkinson, des troubles de la marche (« freezing ») peuvent apparaître ainsi que des troubles de la posture avec des pertes d’équilibre plus fréquentes, des troubles de la parole, du sommeil et de la déglutition. Ces symptômes sont aussi souvent accompagnés de troubles sexuels, cognitifs, psychiques et comportementaux.

Témoignage du Dr Devière et d'Hélène : La pratique du sport dans le cadre de la maladie de Parkinson  

 

Sources

  1. Defebvre et al, La maladie de parkinson, Elsevier Masson, 2011
  2. NeuDrapier et al., Neurology April 8, 2014 vol. 82 no. 10 Supplement P7.084