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Aidant, un statut qui évolue vers plus de reconnaissance

Publié le 30 août 2019

4 minutes

Quel que soit le nom attribué aux aidants (proches aidants, aidants familiaux, aidants informels...), ils prennent soin bénévolement et au quotidien d'une personne âgée, handicapée ou malade qui souhaite rester à domicile. C'est une définition qui ne répond pas à la question : à partir de quand est-on considéré comme aidant ? Ce statut est effectivement complexe, ils seraient environ 11 millions1 mais souvent ils n'en ont pas conscience. L’Association française des aidants estime de son côté qu'ils seraient 8,3 millions.

Depuis 2015, le statut des aidants est défini par la loi du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement. " Est considéré comme proche aidant (...) son conjoint, le partenaire (...) ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou une partie des actes ou des activités de la vie quotidienne".

Les aidants : un rôle de plus en plus important dans une société vieillissante

11 millions de Français réduisent les coûts de 11 millards d'euros pour l'Etat1

Des chiffres peu connus qui quantifient le travail effectué par les aidants. En regard du vieillissement de la population, du nombre toujours croissant de personnes atteintes de maladies chroniques, de l'accélération de la prise en charge en ambulatoire, le nombre d'aidants va continuer de croître. Hélène Rossinot, médecin en santé publique et autrice de Aidants, ces invisibles écrit "les aidants sont la colonne vertébrale invisible des systèmes de santé". Et à trop les solliciter, sans formation, sans moment de dépit, ni dédommagement, ils peuvent se mettre en danger eux-mêmes et fragiliser encore la situation de l'aidé qu'ils accompagnent au quotidien.

Quel est l'accompagnement offert par les aidants ?

L'objectif de l'aidant est de privilégier le maintien à domicile de la personne en situation de dépendance, il va l’accompagner dans la réalisation des actes essentiels de la vie courante. Ce soutien du quotidien peut prendre des formes diverses (aide à la mobilité, à l’hygiène et au repas, activités domestiques, accompagnement dans les démarches administratives…). Selon une enquête réalisée en 2015 par l’Espace éthique - Ile de France de l’Assistance publique de Paris, les aidants interviennent pour :

  • une présence et un soutien moral (81%)
  • la gestion administrative (71%)
  • les courses (69%)
  • les déplacements (69%)
  • les tâches ménagères (55%)
  • la préparation des repas (45%)
  • l’aide pour les soins (37%) et la toilette (23%).

Le périmètre de l’accompagnement peut être relativement large et lourd, en termes de temps, de fatigue physique et psychique. 85% des aidants interrogés disent ressentir du découragement (64% par moments, 21% souvent ou tout le temps).

Des aidants de plus en plus jeunes 

A l’initiative de l’association des Jeunes aidants ensemble (Jade), un colloque s’est tenu en juin 2019 pour lever le voile sur les vies des jeunes aidants qui secondent un proche handicapé ou dépendant.

Ils seraient plus de 500 000 jeunes aidants, âgés de 8 ans à 25 ans.

La question des jeunes aidants pourrait prendre plus d’ampleur dans les années à venir en raison de la hausse des maladies chroniques, l’augmentation du nombre de familles monoparentales et du vieillissement de la population. De ce fait, la députée Nathalie Elimas, à l’origine de la loi sur la reconnaissance des proches aidants, abordera dans le cadre de la mission sur la politique familiale des perspectives pour venir en aide aux jeunes aidants.

Vers une reconnaissance croissante des aidants  

Depuis une dizaine d'années, on assiste à une reconnaissance croissante du rôle des aidants. En 2016, la loi d’adaptation de la société au vieillissement (LASV) a été mise en place pour reconnaître la place et le rôle des aidants :

  • reconnaître un droit au répit dans le cadre de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie)
  • garantir la complémentarité de l’intervention des aidants avec les professionnels de santé.
  • élargir les dispositifs de formation et d’accompagnement
  • aider à concilier vie professionnelle et rôle d’aidant….

Des mesures et des perspectives sont en discussion pour mieux répondre aux besoins des aidants. Le gouvernement doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, et notamment un
congé indemnisé pour 2020.

Sources