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Troubles du sommeil et maladie de Parkinson

Publié le 28 septembre 2020

4 minutes

Etude clinique sur le sommeil : derniers patients inclus

“Un bon sommeil se définit par le fait de se sentir bien, en forme, dans la journée. On parle dans ce cas d’un sommeil réparateur”. Le temps de sommeil nécessaire pour chaque individu est très variable, c’est celui qui permet à la personne d’avoir une bonne qualité d’éveil en journée. C’est ce que nous dit le Docteur Valérie Cochen de Cock dans son intervention pour l’association France Parkinson

Les troubles du sommeil des personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont sous-estimés

Dans le cas de personnes atteints de la maladie de Parkinson, l’évaluation de la qualité du sommeil est difficile puisque la qualité de l’éveil est perturbée par de multiples sources d’inconfort à l’origine de fatigue et de somnolence et souvent indépendantes de la qualité de la nuit précédente.

Il n’en reste pas moins que les personnes parkinsoniennes sont particulièrement affectés par les troubles du sommeil : 

74% DES PATIENTS PARKINSONIENS DÉCLARENT MAL DORMIR1.

Associés parfois à un état émotionnel fragile en raison de la maladie, les troubles du sommeil et la fatigue qu’ils engendrent ont un effet très négatif sur leur qualité de vie et peuvent rendre leur quotidien particulièrement difficile. 



L’étude clinique Apomorphée vise à alléger l'insomnie des personnes parkinsoniennes fluctuantes

La prise en charge thérapeutique s’adapte à l’évolution de la pathologie de Parkinson. Ces traitement sont symptomatiques mais malheureusement pas curatifs. Pendant les premières années, les traitements sont très efficaces et les malades bénéficient d’une qualité de vie quasi-normale. Des effets secondaires se déclarent en général par la suite, entre 3 et 8 ans après le début du traitement dopaminergique. Dans ce cas, le patient devient alors “fluctuant”, alternant des phases motrices “ON” et “OFF”  parfois de façon imprévisible2. Un traitement à Apomorphine est alors indiqué, soit par injection, soit en administration continue (pompe à Apomorphine). 

Les protocoles actuels de traitement aux agonistes dopaminergiques sont donnés dans la journée et ne prévoient pas de poursuite du traitement la nuit. L’étude Apomorphée cherche à déterminer, chez ces patients dits “fluctuants”, l’effet d’un traitement nocturne à Apomorphine sur la qualité de leur sommeil.

Quel est l'effet d’un traitement nocturne à Apomorphine sur la qualité du sommeil ?

Apomorphée est une étude en double-aveugle3 menée par le Professeur Valérie Cochen de Cock (neurologue à la Clinique Beausoleil à Montpellier) et le Professeur Emmanuel Flamand Roze (neurologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris). A l’écoute des neurologues et partageant leur expérience auprès des patients, ORKYN’ a activement participé à l’élaboration du protocole Apomorphée en proposant son expertise sur le suivi des personnes équipées d'une pompe à Apomorphine. 

D’après le Dr Cochen de Cock, l’apport en continu de faibles doses d’apomorphine pendant la nuit devrait contribuer à alléger les symptômes nocturnes chez les patients fluctuants, favorisant ainsi un sommeil de meilleure qualité. Débutée il y a 3 ans, l’étude semble montrer que le traitement continue par Apomorphine la nuit améliore l’insomnie des patients traités. Ce résultat préliminaire encourageant ne sera certifié qu’à l’issue de l’étude, lorsque l’ensemble des inclusions seront accomplies. ORKYN’ contribue au rayonnement de l’étude et à sa diffusion lors de congrès de neurologie, s’inscrivant dans une démarche de développement des pratiques et d’innovation au service des patients. Un total de 45 patients est nécessaire afin de pouvoir démontrer le bénéfice clinique de cette approche thérapeutique.

Déjà, 39 patients participent à l’étude Apomorphée

Des neurologues du sommeil présents dans la plupart des CHU

Quel que soit le stade de sa maladie, la personne atteinte de la maladie de Parkinson se trouve dans un contexte de pathologie neurodégénérative complexe. Ses troubles du sommeil doivent, dans la mesure du possible, être pris en charge par une équipe soignante et un neurologue du sommeil, qui prendront en considération les paramètres multifactoriels de leur pathologie. Les patients peuvent rencontrer des neurologues du sommeil dans la plupart des CHU, partout en France. Ils y seront pris en charge et conseillés en prenant en compte la globalité de leur situation clinique, et des solutions adaptées leur seront proposées. 

Bien dormir, pour plus d’autonomie !

Convaincu qu’un bon sommeil est indispensable à un quotidien apaisé, ORKYN’ participe activement au développement de nouvelles approches favorisant l’autonomie des patients. 

Références

  1. Etude France Parkinson.
  2. The on-off phenomenon.
  3. Une étude en double-aveugle implique que le patient ne connaît pas la nature du traitement qui lui est donné (placébo ou traitement actif), et que le médecin ne sait pas non plus pour un patient donné s’il est traité au placébo ou au traitement actif.