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Qu'est ce que la Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)

La BPCO en 1 minute :

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie chronique respiratoire qui se caractérise par une diminution des capacités pulmonaires, entraînant des difficultés à respirer (dyspnée) notamment au cours de l’effort. Elle touche environ 3,5 millions de personnes en France, dont 100 000 sont au stade d’insuffisance respiratoire chronique (IRC)1.

Au stade d'IRC, l’oxygénothérapie longue durée permet de rétablir des taux d’oxygène dans le sang. La pratique d’une activité physique régulière dans la prise en charge globale de la BPCO, par le biais de séances de réhabilitation respiratoire, peut participer à ralentir la progression de la maladie.

Quels sont les symptômes de la BPCO ?

Les personnes atteintes d’une bronchopneumopathie chronique obstructive présentent une inflammation des voies aériennes, bronches et tissu pulmonaire en particulier. Cette inflammation conduit à un rétrécissement des voies aériennes, empêchant l’air de passer. En fonction du stade de la maladie, les alvéoles pulmonaires finissent par être détruites : c’est ce que l’on appelle l’emphysème pulmonaire (ou emphysème). L’emphysème se définit donc par la destruction des alvéoles pulmonaires et par la disparition des échanges gazeux qui s’y produisent normalement, entraînant la réduction de la capacité pulmonaire du patient.

La BPCO se manifeste par une toux chronique, des expectorations et un essoufflement à l’effort. Son évolution peut conduire à une insuffisance respiratoire dans les stades avancés.

Ces symptômes non spécifiques de la BPCO ressemblent à ceux d’une bronchite chronique et sont souvent négligés, entraînant un diagnostic tardif de la maladie. Dans le cadre de la BPCO, un épisode d’exacerbation correspond à un pic d’aggravation des symptômes de façon soudaine : essoufflement plus important (y compris au repos), augmentation de la toux avec ou sans expectorations (production de crachats). Elles sont parfois dues à une infection des voies respiratoires inférieures (poumons) et sont plus fréquentes aux stades avancés de la maladie.

Le diagnostic de la BPCO

Face à une personne de plus de 40 ans, fumeuse, avec ou sans symptômes (y compris en bonne santé), la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande dans son guide du parcours de soins de la BPCO2 que  le médecin oriente son auscultation des bronches et des poumons vers la recherche d’une éventuelle bronchopneumopathie chronique obstructive. Le diagnostic est posé suite à une exploration fonctionnelle respiratoire comprenant une mesure de la capacité respiratoire à l’aide d’un spiromètre, qui mesure les volumes pulmonaires et les débits bronchiques. Cet examen est capable de détecter une bronchite chronique obstructive avant l’apparition de symptômes.

La mesure du souffle à l’aide du spiromètre permet de définir le volume et le débit d’air mobilisés par les mouvements respiratoires.

L’interprétation de ces données permet d’estimer le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) lors de la 1ère seconde d'une expiration forcée. Associée à d’autres paramètres tels que la fréquence des épisodes d’exacerbation, cette mesure du souffle permet d'identifier 4 stades d’évolution de la BPCO  :

  • Stade 1 : VEMS ⩾ 80%, obstruction légère
  • Stade 2 : 50% < VEMS < 80%, obstruction modérée
  • Stade 3 : 30 < VEMS < 50%, obstruction sévère
  • Stade 4 : VEMS < 30%, obstruction très sévère.

Une fois le diagnostic de la maladie établi, le médecin évalue les besoins psychologiques et médicaux-sociaux de la personne atteinte de BPCO. La présence ou non d’un aidant fera partie des informations recueillies par le médecin afin de garantir une prise en charge prenant en compte son état de santé global ainsi que la complexité de chaque situation. 

La prise en charge et le traitement de la BPCO 

Les traitements de la BPCO ne permettent pas au patient de guérir, mais de vivre avec la maladie de la façon la moins invalidante possible. L'objectif premier est de réduire les symptômes et de retarder l’évolution de la maladie.

La prise en charge de la maladie se fait, si possible, en amont de l’expression des symptômes respiratoires. Face à un fumeur âgé de plus de 40 ans, le médecin traitant est encouragé à mettre en place  un programme de prévention visant à arrêter la consommation de tabac. La BPCO implique une prise en charge globale pluri-professionnelle, et nécessite la coordination de différents professionnels de santé ainsi que des secteurs sociaux et médico-sociaux2.

Les prises en charge diffèrent en fonction du stade de la BPCO ( IRC ou non) :
Dans le cas ou la BPCO évolue en insuffisance respiratoire chronique :

Lorsque la BPCO a évolué en IRC et qu’elle constitue une situation invalidante pour la personne, une prescription d’oxygénothérapie de longue durée à domicile est prescrite par le médecin référent. A ce stade avancé, l’emphysème dans les poumons conduit à de réels problèmes d’oxygénation du sang . Incapables d’assurer les échanges gazeux avec l’air inspiré, les alvéoles ne permettent plus la distribution d’oxygène à l’organisme.

La prescription d’oxygène est incompatible avec le tabagisme actif pour des raisons évidentes de sécurité.

Le traitement par oxygénothérapie longue durée permet de rétablir un taux normal d’oxygène dans le sang par l'administration d’oxygène pur ou en concentrant l’oxygène contenu dans l’air ambiant.

Les pharmaciens ORKYN' habilités aux Bonnes Pratiques de Dispensation à domicile de l'Oxygène à usage médical (BPDO) forment les personnes ayant un traitement d'oxygénothérapie pour garantir leur sécurité et la qualité de leur prise en charge. 

 

Avant le stade d’insuffisance respiratoire, la prise en charge thérapeutique repose sur les axes suivants :
 
  • Sevrage tabagique : lorsque la personne est fumeuse ou victime d’un tabagisme passif important, l’arrêt du tabac ou son exposition est le premier facteur permettant d’interrompre la progression de la maladie 

     
  • Maintien ou développement de l’activité physique et surveillance du poids 

     
  • Vaccinations anti-grippale et anti-pneumococcique afin de prévenir les infections pulmonaires qui pourraient exacerber les symptômes de la BPCO

     
  • Réhabilitation respiratoire : elle est indiquée en cas de dyspnée (sensation de gêne respiratoire) ou lorsque la personne présente une diminution de ses activités quotidiennes et une intolérance à l’exercice. Dans ces conditions, la réhabilitation respiratoire présente de nombreux bénéfices : améliore la qualité de vie en procurant une plus grande adaptation à l’effort ; réduit les dyspnées et l’anxiété voire la dépression parfois liées à la BPCO, diminue le nombre d’hospitalisations. Si elle constitue une composante importante de la prise en charge, elle ne permet pas de guérir mais permet de soulager les symptômes : réduction de l'essoufflement, meilleure tolérance à l’effort, amélioration de la qualité de vie. La réhabilitation respiratoire repose sur une prise en charge globale par une équipe pluridisciplinaire. Elle s’organise en une série de 12 à 20 séances incluant de l’activité physique (musculation, exercices d’effort) de la kinésithérapie respiratoire et de l’éducation thérapeutique. Il est recommandé, à l’issue des séances, de poursuivre une activité physique régulière, de 3 à 5 fois par semaine. Idéalement, une marche quotidienne d’au moins 30 minutes permettrait de réduire le nombre d’exacerbations et d’améliorer le pronostic des patients3

     
  • Traitement par bronchodilatateurs par voie inhalée : Les bronchodilatateurs aident à réduire les symptômes de la BPCO, notamment l’essoufflement et la toux. Il existe deux catégories de bronchodilatateurs en terme de durée d’action :
    • Les bronchodilatateurs à courte durée d’action sont pris à la demande lors d’épisodes d’essoufflement ou de toux importants. Leur action anti-contractile des muscles de la paroi des bronches permet un soulagement rapide des symptômes.
    • Les bronchodilatateurs à longue durée d’action sont utilisés comme traitement de fond de la BPCO et sont pris une à deux fois par jour.

Les facteurs de risque de la BPCO

Le tabac représente le principal facteur de risque de BPCO. 

80% des cas de BPCO sont attribuables au tabagisme (actif ou passif)4

D’autres facteurs de risques peuvent augmenter le risque de BPCO ou participer à son aggravation :

  • l’exposition à des poussières et à des substances chimiques, notamment liée à certaines activités professionnelles, serait responsable de 15% des cas de BPCO
  • le tabagisme passif
  • des infections des voies respiratoires inférieures fréquentes au cours de l’enfance peuvent être responsables de l'occurrence d’une BPCO à l’âge adulte
  • la pollution de l’air constituerait un facteur important d’aggravation, qui augmente le risque d’épisodes d’exacerbation5
  • comme dans toute maladie multifactorielle, une composante génétique existe également : une étude britannique a démontré que les fumeurs qui ont dans leur cercle familial (premier degré de parenté) une personne ayant développé un cas sévère de BPCO avant 55 ans, sont trois fois plus susceptibles de développer une obstruction bronchique que des fumeurs sans antécédents familiaux6. Cette étude suggère que des facteurs génétiques interagissant avec la consommation de tabac influencent l’apparition de la maladie.

Le plus souvent, la BPCO conduit à une diminution de l’activité physique et à une réduction de la tolérance à l’effort. Cette baisse de l’activité constitue un facteur aggravant de la maladie provoquant le phénomène connu de la spirale du déconditionnement7. La prise en charge thérapeutique globale doit de préférence inclure un programme d’activités physiques, notamment à travers la réhabilitation respiratoire, permettant au patient de conserver son autonomie et de ralentir la progression de la maladie.