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Covid19 : un risque supplémentaire pour les personnes dénutries

Publié le 27 novembre 2020

4 minutes

La crise sanitaire actuelle a accentué la vulnérabilité des personnes susceptibles d’être concernées par un déséquilibre nutritionnel. Rester attentif à l’état de santé de ses proches et de son entourage a aujourd'hui encore plus d’importance. En portant une attention sur les repas et les prises alimentaires, il est possible de prévenir la dénutrition, qui peut avoir des conséquences néfastes rapides sur l’état de santé général des personnes.

Dénutrition et Covid-19

Anne Moreau, déléguée générale de l’Institut Nutrition, intervient dans un podcast instructif dédié à la dénutrition1. Concernant la relation entre dénutrition à domicile et la Covid19, Anne Moreau alerte sur un lien de causalité réciproque :

  • Les personnes dénutries ont une immunité plus fragile, et sont donc exposées aux formes les plus graves de la maladie
  • Le virus altère le goût et l’odorat, conduisant à une diminution des apports alimentaires.

En effet, “la dénutrition fragilise, diminue les défenses naturelles et augmente le risque d’infection”2

Selon Anne Moreau, “dans la mesure du possible, une partie de la solution à la dénutrition se trouve dans le lien social. Faire reculer l’isolement, préserver le goût de vivre, peut faire reculer la dénutrition.”

Que faire pour lutter contre la dénutrition ?

Pour limiter les conséquences que la dénutrition pourrait avoir sur la durée, la meilleure approche est la prévention. Le rôle des proches et des aidants est ici primordial, puisqu’ils sont les témoins de l’évolution de la personne concernée : des traits tirés ou un ralentissement de la marche peuvent constituer des signaux d’alerte à ne pas négliger.

Voici quelques conseils pour prévenir la dénutrition :

  • Stimuler l’envie de manger en se faisant plaisir
  • Continuer de prendre trois repas par jour au moins
  • Lorsque les repas sont peu copieux à cause de la perte d’appétit : privilégier l’ajout de collations 
  • Proposer des textures adaptées aux capacités de mastication de la personne
  • Maintenir une activité physique adaptée et régulière pour maintenir le capital musculaire.

Comment définit-on la dénutrition ?

La dénutrition résulte d’un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins énergétiques de l’individu. Elle peut être causée par de faibles prises alimentaires, mais aussi par une alimentation déséquilibrée, trop sucrée, riche en aliments transformés et pauvre en protéines de qualité, conduisant à des changements de la masse et de la fonction musculaire.

Contrairement aux idées reçues, la dénutrition ne touche donc pas uniquement les personnes âgées : en France, deux millions de personnes sont concernées, dont 400 000 seniors dénutris à leur domicile3.

Une personne dénutrie est souvent diagnostiquée suite à une perte de poids significative et à un ralentissement de l’activité physique globale. Une diminution de la prise alimentaire doit alerter l’entourage et les proches, qui doivent alors surveiller l’évolution de ces signaux et éventuellement alerter le personnel soignant/le médecin généraliste.

Selon les recommandations de la HAS, “la dénutrition est un facteur de risque indépendant d'accroissement de la morbidité et de la mortalité, quelles que soient les pathologies sous-jacentes (…). Le risque de chutes, de fractures, d’hospitalisation, d’infections nosocomiales, de dépendance et de décès est augmenté”3

La dénutrition conduit donc à une diminution de la qualité de vie. Anticiper et prévenir sa survenue permet d’éviter la perte d’autonomie des personnes concernées.

 

La HAS précise dans son diagnostic de la dénutrition de l’enfant et de l’adulte, qu’elle n’est pas non plus systématiquement synonyme de faible poids : “Un Indice de masse corporelle (IMC) normal ou élevé n’exclut pas la possibilité d’une dénutrition (ex. : une personne en surpoids ou obèse peut être dénutrie)”2.

Rôle d’ORKYN’ dans la prise en charge des personnes dénutrie

Lorsque la personne ne peut plus se nourrir de façon autonome, la nutrition artificielle peut lui être proposée pour pallier ses carences énergétiques. Un accompagnement professionnel personnalisé lui permettra de bénéficier d’une prestation de nutrition entérale ou parentérale, selon la situation clinique et le diagnostic médical de la personne. Un suivi rapproché sera assuré par une infirmière ou par une diététicienne afin de s’assurer de la bonne compréhension et prise en charge de son matériel par le patient.   

Sources

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