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Le réentrainement à l’effort : comment l’activité physique adaptée favorise la mobilité et la qualité de vie des personnes souffrant d’IRC

Publié le 22 avril 2022

3 minutes

L’insuffisance respiratoire chronique (IRC), et en particulier la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), peuvent être très handicapantes physiquement. 

En effet, l’un des symptômes les plus communs de l’IRC est la dyspnée, c'est-à-dire une sensation de manque d’air accompagnée d’un essoufflement. La personne se plaint «d’avoir du mal à respirer » ou encore de « manquer d’air ». Cet essoufflement précoce entraîne les patients dans une spirale qui les conduit à limiter progressivement leurs activités physiques. Ce manque d’activité peut conduire à une sédentarisation puis, dans certains cas les plus graves, à l’apparition de symptômes anxio-dépressifs.   

C’est pourquoi il est essentiel pour les personnes souffrant d’IRC de maintenir une activité physique adaptée à leur état de santé. Pour les  patients ne pratiquant pas régulièrement un sport, il est important de passer par  une phase de réentraînement. 

Qu’est-ce que le réentraînement ?  

Un manque d’activité prolongé favorise l’asthénie musculaire (sensation de fatigue dans les muscles) ce qui accentue la dyspnée pendant l’effort. Ce cercle vicieux va avoir des répercussions sur la qualité de vie des patients.

Le réentrainement à l’effort va ainsi permettre la régénération d’un muscle plus sain, plus efficace, diminuant ainsi le besoin de ventilation nécessaire pour un effort donné. 

Avant de se lancer seul dans une séance de réentrainement, le patient doit consulter son médecin pour déterminer la nécessité d'un test d’évaluation à l’effort. Il fournira des informations essentielles pour la mise en place d’un programme personnalisé ou, à l’inverse, va permettre de déceler de potentielles contre-indications pour certains exercices. 

Il est primordial pour les patients d’intégrer les séances d'entraînement dans une prise en charge globale de la pathologie. Le réentrainement doit être combiné avec un traitement médical adapté, un suivi nutritionnel,  un sevrage tabagique au besoin etc…

Comment se réentrainer ?

Le vélo d’appartement est actuellement le moyen  le plus utilisé pour les séances de réentraînement en endurance. Le tapis de course est également une bonne alternative mais le vélo à l'avantage d’être plus sûr, et souvent moins épuisant avec un risque d'essoufflement moindre que la marche sur un tapis. 

Bien évidemment, l’activité doit rester la plus ludique possible et des activités comme la marche, la natation, le ski de fond ou la marche nordique sont envisageables à condition de les adapter au patient. 

Les séances doivent être suffisamment intenses pour que le système ventilatoire et cardiovasculaire soient stimulés, mais sans entraîner de phénomène de fatigue trop important qui raccourcirait le temps d’effort, la durée de la séance et aurait des conséquences néfastes sur la motivation du patient.  

Quels muscles travailler ? 

Les activités proposées ci-dessus concernent essentiellement les membres inférieurs. On peut imaginer associer ces exercices d’endurance à des exercices de force (répétition sur appareil de musculation ou avec des poids libres) pour une sollicitation musculaire plus intense. 

A qui s’adresse le réentrainement ? 

Tous les patients souffrant d’IRC peuvent trouver des bienfaits à suivre un programme de réentraînement, indépendamment de la sévérité de la maladie et de l'âge. 

Il reste primordial pour les patients fumeurs d’arrêter le tabac et pour tous les patients de bénéficier d’un environnement social sain et stable. En effet, un cadre de vie sain va permettre au patient de rester motivé tout au long de l’étape de réentrainement et ainsi favoriser l’observance de ce dernier

Afin de maintenir une activité physique tout au long de son parcours de vie , il est important de privilégier un sport ou une activité physique ludique, plaisante et des séances courtes 2 à 3 fois par semaine.

Le sport pour tous, avec un programme adapté, on y arrive !

Sources

  1. HAS
  2. E. Lonsdorfer-Wolf, “Sport et insuffisance respiratoire chronique”, Science & Sports, Volume 25, Issue 3, 2010,