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Femmes et apnée du sommeil : quels symptômes ?

Publié le 19 mai 2021

3 minutes

Fatigue et maux de têtes matinaux, insomnies, somnolence, perte de concentration et de motivation. Avez-vous pensé à la qualité de votre sommeil 

Vous figurez peut-être parmi les 90% des femmes souffrant d'apnée du sommeil, ou syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), qui ne sont pas diagnostiquées (1)

75 % de la recherche sur le sommeil est effectuée sur des hommes (2)

On imagine communément que l’apnée du sommeil est une affection masculine, et que les pauses respiratoires répétées pendant la nuit sont essentiellement caractérisées par des ronflements.

Dans la population générale, le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) est moins fréquent chez la femme (23%) que chez l’homme (49%)(3).  Cela s’explique sur le plan anatomique : les femmes ont un espace aérien plus étroit au niveau des voies aériennes supérieures, mais qui s'affaisse moins, et une répartition graisseuse moins importante au niveau pharyngé (4)

On estime toutefois que ce chiffre est sous-estimé et que les femmes pourraient être davantage dépistées et adressées aux médecins spécialistes.

  • En consultation avec leur médecin généraliste, les femmes sont moins susceptibles d’évoquer un sommeil non-réparateur, fragmenté de micro-éveils nocturnes, et qui se traduit par de la somnolence pendant la journée (4).
  • Par pudeur, les épisodes de ronflement et reniflement peuvent également être passés sous silence. 

Contrairement aux symptômes masculins, les symptômes féminins de ce trouble de la ventilation nocturne sont multiples : troubles de l’humeur (angoisse, dépression), manque d’énergie et de motivation, sécheresse buccale au réveil.

A même degré d’affection d’apnée légère du sommeil, les symptômes observés chez les femmes sont moins exacerbés et mieux tolérés que chez les hommes, et peuvent passer inaperçus.

  • Les apnées du sommeil sont plus courtes chez les femmes, et plus nombreuses lors du sommeil paradoxal, période d’activité cérébrale intense pendant laquelle ont lieu les rêves.
  • Les femmes présentent des micro éveils liés à l’effort respiratoire (RERA) qui engendrent de la fatigue et une somnolence diurne
  • Les femmes souffrant d’un SAOS mettent plus de temps à s’endormir que les hommes et ont un sommeil moins efficace et plus fragmenté
La prévalence de l’apnée du sommeil entre homme et femme évolue avec l’évolution de l’imprégnation hormonale au cours de la vie d'une femme.

En plus des facteurs communs aux hommes (obésité, tabac, alcool, utilisation de sédatifs), les femmes présentent des facteurs biologiques inhérents.

C’est à la fin de la grossesse et lors de la ménopause que la prévalence et la sévérité du syndrome augmentent pour les femmes, du fait de l'évolution des taux hormonaux.

ZOOM

Lors de la grossesse, on observe une augmentation significative du ronflement chez les femmes enceintes, avec une prévalence de 14 à 23% des ronflements chez les femmes enceintes contre 4% chez les autres (5).

Cela s’explique par l’augmentation des oestrogènes : un oedème se forme au niveau des voies aériennes supérieures, ce qui facilite leur fermeture. La mécanique respiratoire est aussi modifiée pendant la période de la grossesse, en lien avec l’augmentation du volume utérin et la réduction des volumes pulmonaires sous l’effet du refoulement du diaphragme.

Cette tendance se poursuit après 60 ans, en lien avec la diminution du taux des hormones, la répartition du tissu adipeux et la prise du poids souvent associée.

 Pour votre confort de vie et la prévention de complications notamment cardio-vasculaires, l'apnée du sommeil nécessite un traitement adapté, par  PPC ou par orthèse d'avancée mandibulaire, Afin de prévenir les conséquences d'une apnée du sommeil sur votre santé, faites-vous dépister mesdames.

Sources

  1. Young T. et al. Sleep, 1997
  2. Leech J. A. et al, Chest, 1998
  3. Drager LF et al. INCOSACT Initiative (international Collaboration of SLEEP Apnea Cardiovascular Trialist). Sleep apnea and cardiovascular disease: lessons from recent trial and need for team science. Circulation 2017;136 (19):1840-50
  4. Heinze R et al. Prevalence of sleep-disordered breathing in the general population: the HypnoLaus study. Lancet Repir Med 2015;3(4):310-8